Le pouvoir algérien a promis de prendre en charge les difficultés de la population. Après la subvention des prix des produits alimentaires, les augmentations de salaires décidés au printemps, cette réunion tripartite répond à la même stratégie : maintenir la paix sociale, coûte que coûte. Rachid Tlemcani est chercheur en sciences politiques à Alger est satisfait de l'action du gouvernement : « il y a une forte pression sociale. Le pouvoir essaie de répondre en satisfaisant les mouvements sociaux. Sur ce point, il a gagné puisque la paix sociale a été maintenue ».
Mais au-delà de son efficacité, c’est la légitimité même de cette tripartite qui est remise en question car à la table des négociations, il manque les syndicats autonomes. Ceux qui mènent la contestation sociale depuis le début de l’année. Mohamed Yousfi, le président du syndicat des médecins spécialistes de la santé publique ne croit pas en cette réunion : « on représente plus de 80% des 1,6 millions de fonctionnaires et malgré ça, on est exclu lorsqu’il s’agit de discuter des problèmes de ces fonctionnaires. En gros, c’est un non-évènement. Surtout qu’on sait très bien que beaucoup de décisions sont prises en dehors de la tripartite. Cette tripartite vient simplement entériner les décisions ».
Les syndicats autonomes n’attendent rien de cette tripartite. Au moment où elle se réunit, le docteur Yousfi prépare avec son syndicat les prochaines actions de protestations.