C’est en raison des événements du mont Chaambi, au centre-ouest de la Tunisie, que le ministère de l’Intérieur, mis en échec depuis six mois par des jihadistes armés, a décidé de serrer la vis pour l’ensemble du pays.
En trois jours, la police tunisienne est intervenue dans l’ouest à Tabarka, mais aussi à Sfax, deuxième ville du pays, à Sousse ou encore à Tunis, pour interdire la tenue de tentes da’wa, c’est-à-dire de prédications salafistes jihadistes, la plupart tenues par des membres du mouvement Ansar al-Charia, les partisans de la charia.
Il s’agit d’une première depuis la révolution. Comme à son habitude, la police tunisienne ne fait pas dans le détail : dispersion à coups de gaz lacrymogène déclenchant immédiatement des affrontements violents avec les salafistes dont la prédication est l’activité numéro un depuis deux ans.
Dans le quartier populaire de Sijoumi, en banlieue tunisoise, ces heurts ont opposé hier soir plusieurs centaines de jeunes avec les forces anti-émeutes à coups de pierres et de cocktails Molotov. « Nous n’avons fait qu’appliquer la loi et la situation est désormais sous contrôle », répond ce matin le porte-parole de l’Intérieur.
Les autorités tunisiennes disent maintenant réfléchir à l’autorisation ou non du grand rassemblement d’Ansar al-Charia, dans la ville sainte de Kairouan, prévue dimanche prochain. L’année dernière, il avait rassemblé plus de 10 000 sympathisants jihadistes.