Tunisie: l'armée traque des jihadistes retranchés sur le mont Chaambi

Les forces armées tunisiennes ont affronté le 1er mai un groupe d'une cinquantaine de jihadistes retranchés sur le mont Chaambi, dans l'ouest du pays, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Kasserine, près de la frontière algérienne. Cette opération est une première depuis la révolution. Parmi eux se trouveraient des vétérans islamistes revenus du nord du Mali, selon une source sécuritaire. Du côté du ministère de la Défense, on parle d'opérations de ratissage et de déminage pour quadriller la zone.

Des tirs nourris, des hélicoptères qui patrouillent, et toute une zone bouclée par l'armée. C’est ce que rapportent des témoins présents le 1er mai près du mont Chaambi. Officiellement, l'armée assure qu'il n'y a pas eu de combat, pas d'échange de tirs hier. Le ministère de la Défense dit mener des ratissages, au moyen d'armes légères et de tirs d'obus longue distance. Des ratissages difficiles sur une zone qui s'étend sur environ 100 km2, dont les deux tiers de forêt.

Le porte-parole du ministère de la Défense confirme cependant l'envoi de renforts médicaux à l'hôpital de Kasserine, et d'ambulances près du théâtre des opérations. Ces deux derniers jours, lors d'une traque lancée contre les jihadistes retranchés dans ces montagnes, plusieurs agents des forces de sécurité ont été blessés par l'explosion de mines. Un des hommes, qui a dû être amputé d'une jambe, a raconté à la radio privée Mosaïque FM que cette région abritait des caches et un site d'entraînement. Il décrit un adversaire organisé et bien armé.

De source sécuritaire, les ratissages auraient permis de trouver ces derniers jours des grenades, des manuels de fabrication d'engins explosifs et des téléphones. Le groupe retranché sur le mont Chaambi serait mené par un Algérien et deux chefs tunisiens. À leurs côtés se trouveraient aussi, selon une source sécuritaire, des combattants ayant fui le nord du Mali.

Ces accrochages sont récurrents depuis plusieurs semaines dans cette région, depuis que les autorités tentent de démanteler un noyau jihadiste qui serait notamment responsable d'une attaque qui a coûté la vie en décembre à un agent tunisien de la garde nationale.

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