En conférence de presse, Ali Larayedh s'est montré extrêmement prudent, ne désignant aucune organisation, parlant seulement d'un courant religieux radical, « les salafistes » comme les appellent les Tunisiens.
Selon lui, c'est à ce courant qu'appartiennent les assassins présumés de Chokri Belaïd. Il est question de quatre hommes, âgés d'une trentaine d'années. Trois d'entre eux ont déjà été arrêtés.
Le tueur et auteur présumé des quatre coups de feu mortels du 6 février dernier, lui, serait toujours en fuite. Il est actuellement recherché et pourchassé, selon le ministre. Le successeur désigné de Hamadi Jebali à la tête du gouvernement précise qu'au cours des interrogatoires, l'un des suspects aurait avoué avoir surveillé Chokri Belaïd pendant près une semaine avant le meurtre. Mais Ali Larayedh s'est refusé à donner plus de détails.
Aucun nom de personne ou de groupe n'a filtré. Un temps mis en cause, les ligues de protection de la révolution, suspectées d'être des milices du parti au pouvoir par l'opposition, n'ont pas été mentionnées par le ministre. Pas d'information non plus sur le - ou les - commanditaires éventuels de l'assassinat.
Car à Paris, la veuve de Ckokri Belaïd dénonce bel et bien un crime organisé. Elle dit vouloir connaître le commanditaire. Tout comme le bâtonnier de l'Ordre national des avocats tunisiens. Chawki Tabib, qui se trouve lui aussi à Paris actuellement, se réjouit de l'avancée de l'enquête mais souhaiterait qu'elle aille plus loin.