Après la nomination de M. Larayedh, l'opposition bat le pavé à Tunis

24 heures après la désignation d'un nouveau Premier ministre, Ali Larayedh, qui doit maintenant former son cabinet, environ un millier de manifestants ont défilé à Tunis, ce samedi 23 février. Ils réclament notamment que toute la lumière soit faite sur l'assassinat de Chokri Belaïd, le 6 février. Dans cette affaire, Ali Larayedh n'a jusqu'à présent évoqué que des arrestations, alors que les proches du défunt accusent Ennahda d'être directement responsable du meurtre. La manifestation intervient alors que les tractations ont repris ce samedi pour former un nouveau gouvernement.

Un peu plus d'un millier de manifestants ont exprimé leur mécontentement sur l'avenue Bourguiba dans le centre de Tunis, ce samedi. Cette manifestation a d'abord été lancée sur les réseaux sociaux. Finalement, plusieurs partis de l'opposition et de la gauche tunisienne se sont joints à l'appel.

Au départ, il s'agissait seulement de manifester pour demander au gouvernement que l'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd s'accélère, 17 jours après le meurtre. Même si le ministère de l'Intérieur a annoncé des arrestations - sans plus de précisions -, personne ne sait encore qui (ou quel groupe) a tué l'opposant, ce qui donne lieu à beaucoup de rumeurs et d'impatience en Tunisie.

Du coup, cette manifestation vise aussi à dénoncer le choix d'Ali Larayedh comme nouveau Premier ministre. Dans les rangs de la manifestation, beaucoup de slogans lui étaient hostiles. Car aux yeux des participants, le ministre de l'Intérieur devenu ce vendredi 22 février Premier ministre, est l'un des premiers responsables de la violence politique en Tunisie et de la mort de M. Belaïd.

En tout cas, pour les manifestants, cet assassinat est d'abord le signe de l'échec de sa politique sécuritaire, raison pour laquelle ils demandent aujourd'hui son départ.

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