Ce sont les premières élections locales organisées depuis douze ans. Au bout d’une décennie de crise, elles auraient dû se tenir dans la foulée des législatives de décembre 2011. Et avec le retard enregistré, le pouvoir a préféré coupler les deux scrutins. C’est une première. Les électeurs doivent donc voter deux fois, une fois pour choisir les conseillers municipaux puis pour choisir les conseillers régionaux.
Il y a dans chaque bureau de vote deux urnes et deux listes d’émargement. Les équipes d’agents électoraux ont été renforcées : cinq personnes au lieu de trois par bureau de vote. Et après le dépouillement, il y aura une double proclamation des résultats dans chaque bureau de vote. La Commission électorale indépendante ne commencera à publier les premiers résultats que le lundi 22 avril dans l'après-midi.
Mais le couplage municipal-régional ne se déroule pas sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire. Les treize communes du district d’Abidjan, la capitale économique du pays et la commune de Yamoussoukro, la capitale politique ne sont pas concernées par l’élection des conseillers régionaux. Le couplage des deux scrutins se fait donc dans 183 communes sur 197.
Les enjeux de ces srutins locaux
Il aura fallu plus de deux ans pour organiser le dernier volet des élections de sortie d’une décennie de troubles. La faute à la crise politico-militaire déclenchée juste après la présidentielle de novembre 2010.
Les municipales et les régionales de ce dimanche vont-elles se dérouler dans le calme ? C’est le premier enjeu, la campagne ayant été marquée dans certaines zones par des intimidations entre candidats.
Quel sera le taux de participation pour ces scrutins boycottés par le Front populaire ivoirien (FPI) ? Militants et sympathisants vont-ils respecter le mot d’ordre du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo ? Et à l’issue des votes, quelle formation politique en sortira vainqueur ?
En l’absence du FPI, ces élections, destinées à désigner les animateurs du développement local, étaient censées être une occasion pour les deux principales formations de l’alliance RHDP au pouvoir de se consolider encore plus.
Mais l’union a été l’exception. Comme lors des législatives de décembre 2011, le RDF, Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire, du chef de l’Etat Alassane Ouattara et le PDCI, Parti démocratique de Côte d'Ivoire, de l’ancien président Henri Konan Bédié se sont lancés dans une compétition où certains concurrents n’ont pas hésité à recourir à l’intimidation pendant la campagne. RDF et PDCI ambitionnent, chacun de rafler le plus grand nombre de communes et de régions.