C’est un soulagement pour sa famille qui demandait son rapatriement depuis des mois. Loïk Le Floch-Prigent est arrivé tôt ce mercredi matin à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Tout est allé très vite. En fait, sa mise en liberté provisoire a été annoncée par le parquet de Lomé mardi soir et il a pris l’avion dans la foulée.
Il s’agit donc d’une libération pour des raisons de santé. Selon ses proches et des médecins, Loïk Le Floch-Prigent, qui a 69 ans, souffre d’une forme de cancer de la peau à la jambe. Il doit donc être suivi pour éviter le développement d’un cancer généralisé et il y avait donc urgence à le rapatrier en France.
Fin janvier, les autorités togolaises avaient déclaré qu’elles ne s’opposeraient pas à un rapatriement sanitaire si la justice le décidait. C’est donc chose faite. Mais cela a semble-t-il pris un petit peu plus de temps que prévu. D’après plusieurs sources, le communiqué du Parti socialiste français intitulé « Démocratie bafouée au Togo » aurait retardé cette libération provisoire.
Pas quitte pour autant avec la justice togolaise
Le procureur de la République du Togo l’a bien précisé mardi soir, Loïk Le Floch-Prigent reste à la disposition de la justice togolaise. Il reste poursuivi pour complicité d’escroquerie après une plainte de l’homme d’affaires émirati Abbas El Youssef. Une affaire qui porte sur 36 millions d’euros.
C’est une affaire très complexe. Pour résumer en quelques mots : Abbas El Youssef affirme qu’un réseau lui a fait croire qu’il détenait la fortune colossale de l’ancien président ivoirien Robert Gueï, et cela dans le but de lui soutirer de l’argent. Toujours selon Abbas El Youssef, Loïk Le Floch-Prigent serait le « chef d’orchestre » de cette manœuvre. L’intéressé a toujours nié toute malversation. Pour sa défense, son rapatriement est une première victoire, mais la bataille n’est pas terminée.