En Algérie, François Hollande reconnaît les souffrances dues à la colonisation

Cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, le président français François Hollande a reconnu solennellement jeudi 20 décembre à la tribune du Parlement algérien les « souffrances de la colonisation française ». L'exercice était délicat. Pas de repentance donc -François Hollande avait prévenu- mais la reconnaissance des crimes coloniaux commis par la puissance occupante : « Sommes-nous capables d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire ? Je le crois. Je le souhaite. Je le veux ».

Avec notre envoyé spécial à Alger, Florent Guignard

Un discours sur l’histoire, un discours pour l’histoire, pour solder le passé compliqué de la France et de l’Algérie, François Hollande en appelle au devoir de vérité : « Sommes-nous capables d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire ? Je le crois. Je le souhaite. Je le veux. Rien ne se construit dans la dissimulation, dans l’oubli et encore moins dans le déni ».

Pas de repentance, François Hollande avait prévenu, mais la reconnaissance des crimes coloniaux. « Pendant 132 ans, déclare-t-il, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Ce système a un nom : c’est la colonisation. Et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligé au peuple algérien ».

C'est un discours a minima, François Hollande est d’abord le président des Français. Il veut éviter toute polémique à son retour. Résultat : les applaudissements sont polis. Les parlementaires algériens sont restés sur leur faim. « C’est un peu décevant, dit l'un d'eux. C’est vrai qu’on attendait mieux mais l’essentiel c’est qu’il a parlé franchement et il a reconnu certains crimes du colonialisme ». « J’ai les larmes aux yeux, confie une autre. J’ai été très émue par la façon dont il a décrit le passé, les souffrances et en même temps, l’espoir dans l’avenir ».

L’exercice était délicat : rester consensuel. C’est la marque de fabrique de François Hollande. Un exercice mis en pratique sur un autre sujet : le président français a promis de « mieux accueillir » les Algériens demandant des visas pour se rendre en France, tout en rappelant la nécessité d'équilibrer les flux migratoires.

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