L'UGTT est sans conteste le contre-pouvoir le plus important en Tunisie. La centrale assume pleinement sa fonction de représentation des ouvriers. Elle a été en première ligne de la contestation à Siliana, la semaine dernière, et dans d'autres régions déshéritées de l'intérieur du pays. Autrefois critiquée pour sa proximité avec le régime de Zine el-Abidine Ben Ali, l'UGTT a redoré son blason.
Le gouvernement Ennahda a sans doute commis une erreur en boycottant le sommet social organisé par la centrale en septembre. Un dialogue de sourds s'est installé. Ennahda accuse régulièrement la centrale de freiner le redressement du pays, l'UGTT, de son côté, dénonce les agressions contre ses membres, plusieurs de ses locaux aussi ont été vandalisés.
Mardi, ce sont des militants proches du parti islamiste qui ont perturbé la commémoration du soixantième anniversaire de la mort du syndicaliste Farhat Hached. Pour l'UGTT, c'était la provocation de trop. Les partis politiques de l'opposition ont également fait part de leur indignation, à commencer par Nida Tunes, présenté comme l'alternative la plus crédible à Ennahda.