Sur le papier, l'Arche de Zoé ne compte que deux membres : Eric Breteau, son président et Stéphanie Lefebvre, secrétaire générale et trésorière de l'association. Pourtant, appelée à témoigner, elle affirme : « Je ne peux rien vous dire sur ce qui a été dépensé, c'est Eric Breteau qui dépensait. Il ne fournissait pas de justificatifs ». La présidente du tribunal demande alors au témoin : « Quel portrait faites-vous d'Eric Breteau ? ». « C'est quelqu'un de généreux, de fédérateur, il sait persuader », dit-elle.
Un portrait bien loin de celui brossé par le deuxième témoin, Isabelle Rile. Médecin urgentiste, elle a participé à l'opération au Tchad, et elle raconte : « Un jour, une fillette pleure et appelle sa mère. Le traducteur le confirme : la petite fille n'est pas orpheline. Je ne voulais pas rester, je pensais que ça terminerait très mal ».
Et c'est ce qui s'est passé. Dominique Aubry en sait quelque chose : ce pompier a été condamné au Tchad. Il ne fera plus d'humanitaire : « Quand on apprend qu’on s’est fait tromper du début à la fin, on a quand même envie que le monde le sache puisque gracié ne veut pas dire blanchi. J’ai tout perdu. C’est dur, je pleure oui, mais j’irai jusqu’au bout. Ca c’est sûr et je veux surtout prévenir d’autres ONG de bien faire attention à tout ».
Comme Dominique Aubry, l'infirmière Nadia Merimi regrette l'absence d'Eric Breteau et Emilie Lelouch au procès : « Cette histoire est surréaliste depuis le début et ça continue aujourd'hui ».