Il n'est pas facile en ce moment pour les pays du Sahel de regarder sereinement l'avenir. Et pourtant, malgré la crise malienne, l'ambition du Niger est là : faire de ce pays parmi les plus pauvres au monde un pays émergent d'ici une dizaine d'années. Pour cela, le président Issoufou compte sur les ressources minières, mais aussi sur le programme de réforme de l'agriculture et sur des infrastructures qui permettront à cet Etat enclavé d'être connecté avec la sous-région.
Le Niger investit à tout va, mais il a besoin de l'aide extérieure. Or, le contexte international n'est pas très favorable. La crise économique mondiale a siphonné l'aide publique au développement ; les grandes puissances - la France en tête - ont revu à la baisse leurs projets d'aide aux pays pauvres.
Quant à la crise malienne, elle a déstabilisé durablement cette région longtemps considérée comme sûre et sécurisée. Pour le président Mahamadou Issoufou, ne pas aider les pays du Sud serait une erreur. « Seul le développement économique et social permettra d'endiguer le terrorisme », assure-t-il, soulignant au passage que son pays résiste vaillamment au tsunami que représentent la crise libyenne et malienne.
Un message entendu par les bailleurs. Selon le vice-président de la Banque mondiale chargé de l'Afrique, il faut aider le Niger, devenu en quelques mois un exemple à suivre.