Le Kenya va utiliser l'enregistrement biométrique des électeurs lors des prochains scrutins

Au Kenya, les organisateurs des prochaines élections ont reçu le matériel pour l’enregistrement biométrique des électeurs, après des semaines de retard et une polémique sur le coût de l’achat de l’équipement. La Commission électorale a planifié un enregistrement de 20 millions d’électeurs en deux mois pour des élections prévues au mois de mars prochain. Autant dire que les délais paraissent maintenant serrés. C’est la première fois que le pays va utiliser cette technologie au niveau national.

Les 15.000 kits d’enregistrement biométrique sont finalement arrivés au Kenya, après une controverse qui a duré des mois. L’appel d’offres initial a été entaché par des soupçons de corruption, d’interférences des partis politiques, ce qui a nécessité un accord entre le gouvernement kenyan et canadien pour mettre fin à la polémique.

Une société canadienne ayant été désigné. Mais la bureaucratie et des désaccords sur les montants à payer ont provoqué des retards de plus en plus inquiétants, à tel point qu’il y a encore deux semaines, la Commission électorale affirmait que si les kits n’étaient pas arrivés début novembre, il faudrait revenir à la liste électorale de 2010. Ces retards alimentaient également les rumeurs sur un éventuel report de la date des élections.

Toutefois, la polémique n’est pas terminée. Des organisations de la société civile mais aussi les médias s’interrogent sur le coût total faramineux : 88 millions de dollars, dont plus des trois quarts sont un prêt accordé par une banque privée au gouvernement kenyan. Un article dans l’hebdomadaire East African fait la comparaison avec le Nigeria, qui avec quatre fois plus d’électeurs, avait commandé dix fois plus de kits et formé dix fois plus d’employés.

Ce qui fait dire à certains observateurs que si l’enregistrement biométrique est bâclé, les risques d’opacité et de fraude existent autant qu’avec un enregistrement manuel.

 

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