Régler le problème des Dozos une fois pour toutes, en ne niant pas leur existence : tel est l’objectif du pouvoir ivoirien.
En recevant des représentants des Dozos venus de tout le pays, le ministre de l’Intérieur a d’abord reconnu publiquement que ceux-ci se sont battus contre les forces de l’ex-président Laurent Gbagbo lors de la crise post-électorale : « Les Dozos ont apporté une contribution à la libération du pays. Je vous dis merci. L’Etat de Côte d’Ivoire n’a pas honte de l’assumer. »
A l’adresse des centaines de Dozos rassemblés pour l’occasion dans une grande salle à Abidjan, Hamed Bakayoko a poursuivi en disant que la guerre était finie aujourd’hui et que chacun devait retourner à sa place. Le ministre de l’Intérieur a révélé aux hommes aux multiples gris-gris que le président Ouattara reçoit régulièrement des personnes d’origine diverses qui lui disent que des « Dozos créent l’insécurité ou font le travail des policiers ».
« Vous n’êtes ni policiers, ni gendarmes, ni magistrats, ni juges », a précisé Hamed Bakayoko à son auditoire, tout en le rassurant : « Personne ne peut supprimer les Dozos. Il faut plutôt identifier les faux des vrais Dozos. »
Sous l’œil approbateur, puis inquiet du commandant Zacharia Koné, lui-même Dozo, le ministre Bakayoko a prévenu : « Un Dozo qui se comporte mal peut aller en prison. » Selon Hamed Bakayoko, les Dozos avaient toujours aidé à sécuriser les zones où il n’y a pas de policiers et de gendarmes. Mais depuis la fin de la crise post-électorale, les Dozos ont perdu l’image d’une confrérie sécurisante. Le pouvoir veut les aider à la reconquérir.