L’opération s’est déroulée en milieu de matinée. Deux camions, que l’on appelle « cargos » en Côte d’Ivoire, sont sortis de la MACA sous escorte militaire. Chacun a emmené vingt prisonniers.
Parmi les quarante détenus, tous en attente de jugement, il y aurait quatre à cinq civils. Les autres sont des militaires. L’ex-commandant de la marine, le général Vagba Faussignaux, l’un des piliers sécuritaires du précédent régime de Laurent Gbagbo, fait partie de ceux qui ont changé de lieu de détention. Il n’y a pour l’instant aucune information officielle. Certaines sources sécuritaires autour de la prison centrale d’Abidjan ont évoqué un transfert de ces prisonniers à Korhogo.
Des parents des détenus, venus leur rendre visite ce mardi matin, étaient désemparés car ils n'avaient pas été informés.
Ce transfert a provoqué la colère de l’avocat du général Vagba Faussignaux, Hervé Gouaméné, qui dénonce une situation illégale. Selon lui, la loi ivoirienne stipule qu’une personne privée de liberté et en attente de jugement doit être détenue dans la prison du siège du tribunal qui le poursuit. «L'article 9 du décret de 69 qui porte règlementation des établissements pénitentiaires est clair» précise maître Gouaméné. Vagba Faussignaux et ses autres clients sont poursuivis par le tribunal de première instance d’Abidjan : ils devraient donc rester à la MACA. «C'est un transfèrement qui est manifestement illégal» conclut l'avocat.
Le Premier ministre ivoirien, Jeannot Kouadio-Ahoussou, également ministre de la Justice, a déclaré mardi que ce transfert était légal. Mais, après la série d’attaques sur des cibles militaires ces derniers mois, ce transfèrement des détenus militaires de la prison centrale d’Abidjan vers une prison de province serait dicté par des raisons de sécurité. A en croire une partie de la presse ivoirienne, il semblerait que la MACA figure parmi les cibles des auteurs des récentes attaques.