Le message principal, à l’issue de cette visite de cinq jours, est que le gouvernement kenyan, malgré les promesses et les belles paroles, rechigne toujours à coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI).
Selon la procureure Fatou Bensouda, des requêtes de son bureau, dont le contenu n’a pas été précisé, n’ont toujours pas reçu de réponses. Si fin novembre, rien n’a changé, elle n’exclut pas d’en recourir aux juges car l’accusation doit présenter ses preuves au plus tard le 9 janvier afin de permettre à la défense de les examiner.
Autre préoccupation : l’intimidation de témoins, mais aussi de leur famille ou de toute personne perçue comme favorable à la CPI. La procureure a également déploré, vendredi 27 octobre, lors de sa visite dans la zone d’Eldoret, dans la vallée du Rift, la politisation des deux affaires en cours contre les quatre Kenyans. Deux sont en effet candidats à l’élection présidentielle, Uhuru Kenyatta et William Ruto, et viennent de sceller une alliance. Cependant, une décision sur leur éligibilité doit être rendue le 23 novembre prochain, ce qui aura un impact certain sur le paysage politique pré-électoral. Les procès sont censés débuter en avril prochain, soit juste après l’élection présidentielle prévue en mars 2013.