En Guinée-Bissau, «les assaillants de la caserne parlent le Diola»

L’attaque a eu lieu dimanche 21 octobre à l’aube. Une caserne des « Bérets rouges » a été prise d’assaut. Après les faits, six corps d'assaillants ont été retrouvés. Une sentinelle de l'armée bissau-guinéenne a également été tuée. Ce lundi à la mi-journée, le ministre des Affaires étrangères devait rencontrer les représentants de la communauté diplomatique, pour les informer de la situation.

Selon le ministre bissau-guinéen des Affaires étrangères, le chef présumé du commando, Pansau N'Tchama, court toujours. Mais d'autres membres du groupe ont été arrêtés et pourraient apporter plus d'informations sur l’attaque :

Le ministre est prudent lorsqu’il s’agit de cibler les commanditaires éventuels de l’opération commando. Dans un communiqué diffusé dimanche soir, son gouvernement s'est pourtant montré plus affirmatif : il a accusé le Portugal, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et l'ancien Premier ministre bissau-guinéen Carlos Gomes Junior d'être derrière l'attaque.

L'objectif des assaillants, selon le gouvernement de transition, était de « faire revenir Carlos Gomes Junior au pouvoir ». L'ancien Premier ministre, joint à Lisbonne par le service lusophone de RFI, a démenti. Le gouvernement portugais et la CPLP se refusent pour l'instant à tout commentaire.

Dimanche, les autorités de transition ont par ailleurs fait des déclarations retenant l'attention des observateurs sur la présence de « Casamançais » parmi les agresseurs. Elles ont indiqué que le commando était formé d'individus recrutés en Casamance, la région sud du Sénégal voisin.

Pour RFI, le ministre des Affaires étrangères bissau-guinéen est revenu sur ces déclarations ce lundi. Selon lui, ce qu'il faut comprendre, c'est que les assaillants étaient des hommes qui parlaient le Diola, l'une des langues utilisées de part et d'autre de la frontière :

Reste à savoir pourquoi les autorités de transition insistent sur le caractère diola ou casamançais des assaillants. Certains observateurs estiment qu’il s’agit d’une forme d’avertissement en direction d’une partie de l’armée.

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