Le communiqué du gouvernement met en cause le Portugal, ancienne puissance coloniale, et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), pour leur action «dans la tentative de promouvoir l’instabilité politique et de compromettre le processus de transition en cours». Le but, selon le document, est de faire revenir au pouvoir l’ancien Premier ministre, Carlos Gomes Junior, renversé en avril dernier et d’exiger la mise en place d’une force internationale.
Le communiqué indique par ailleurs que la situation est sous contrôle et demande à la population de vaquer à ses activités. Le gouvernement promet qu’une enquête sérieuse sera faite pour tirer au clair cette affaire.
Pour l’instant, six personnes ont perdu la vie au cours de l’opération. Le même communiqué indique qu’une autre personne est grièvement blessée et que quatre assaillants ont été capturés.
Le chef du commando, le capitaine Pansau N'Tchamà et quelques uns de ses hommes sont encore en fuite et les recherches se poursuivent dans la périphérie nord-ouest de la capitale, sur une bande de 10 km, entre l’aéroport situé à un jet de pierre de l’unité attaquée et l'endroit où le commando se serait retranché.
Cette attaque a eu lieu alors que les mécontentements liés aux promotions dans les différentes unités militaires se sont multipliés. Certains observateurs n’hésitent pas à faire le lien entre cette situation et l’assaut de dimanche.
Les liens des mutins avec la Casamance
Le porte-parole du gouvernement de transition bissau-guinéen, Fernando Vaz a affirmé à RFI que l'attaque de dimanche était le fait d'individus recrutés en Casamance et commandés par le capitaine Pansau N'Tchama. Pour Vincent Foucher, spécialiste de la Guinée-Bissau au sein d'International Crisis Group, il faut cependant se garder de surinterpréter une telle déclaration, car de nombreuses passerelles entre le maquis casamançais et l'armée bissau-guinéenne ont existé ces dernières années et des combattants ont pu voyager d'un groupe à l'autre.