Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
La démission de Carlos Alberto Paz, le commandant en chef de la marine argentine a immédiatement été acceptée par le gouvernement. Mais s’agit-il du vrai responsable ? Tout le monde en doute. Sur fond d’accusations croisées entre les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, on se demande encore comment le gouvernement a-t-il pu prendre le risque de voir la frégate Libertadimmobilisée au Ghana?
S’il est vrai que ces dernières années, en Allemagne, aux Etats-Unis et en France, les tribunaux avaient rejeté des demandes similaires de créanciers qui n’avaient pas accepté la restructuration de la dette de 2005, il est également vrai que les escales du bateau-école argentin avaient toujours été étudiées pour éviter de tels désagréments. En 2011, le périple de la Libertad avait ainsi été limité aux pays sud-américains.
Les officiers de la marine ont le sentiment de voir leur chef sacrifié pour des erreurs commises par les politiques. C’est d’autant plus grave qu’ils se sentent aussi très proches des gardes-côtes, qui sont entrés en rébellion il y a une dizaine de jours pour des raisons salariales et n’ont pas obtenu satisfaction.
Un mois après des manifestations qui témoignent du mécontentement des classes moyennes, la présidente Cristina Kirchner voit s’ouvrir un second front de contestation, cette fois du côté des forces armées et de la sécurité.