L'administration de Barack Obama est brocardée par les médias et par les républicains pour avoir à plusieurs reprises changé de version sur la nature de l'attaque contre le consulat américain de Benghazi. Washington avait un temps expliqué qu'il s'agissait d'une manifestation qui avait dégénéré, pour finalement dénoncer une attaque terroriste planifiée.
Chris Stevens bravait souvent les consignes de sécurité transmises par les autorités libyennes, mais dans son journal, trouvé sur les lieux de l’attaque à Benghazi, il s'inquiétait de la montée de l'extrémisme islamiste et des menaces sécuritaires. A Benghazi, l’ambassade avait conclu un contrat avec la Brigade du 17 février, une brigade d’ex-rebelles affiliée au ministère de l’Intérieur.
Ces dispositifs étaient d’ordinaire faibles, a concédé l’ancien responsable de sécurité de l’ambassade, lors d’une audition devant le congrès américain mercredi 10 octobre.
Dans ces conditions, pourquoi Washington a-t-il autorisé Chris Stevens à rester un 11 septembre à Benghazi, ville instable et islamiste s'il en est ? Et ce d'autant que le film «L'innocence des musulmans» avait déjà provoqué des incidents violents dans plusieurs pays du monde arabe.
Autre zone d’ombre, pourquoi les gardes du corps ont-ils abandonné l’ambassadeur ? Ce sont en effet des Libyens qui ont retrouvé Chris Stevens, et il était seul. Plusieurs véhicules avaient pourtant évacué des personnels américains du consulat.
Enfin Washington n’a pas tiré les leçons de Benghazi. Trois jours après l’attaque, c’était au tour de salafistes violents, à Tunis, de déjouer un système de sécurité inadéquat. Ils ont mis à sac plusieurs salles du complexe diplomatique, alors que l’ambassadeur américain était dans les murs.