Afrique du Sud : les mineurs de Rustenburg se rassemblent dans le calme après le licenciement massif

En Afrique du Sud, les mineurs du numéro un mondial du platine Amplats, en grève depuis septembre dernier, se sont réunis samedi 6 octobre. Ils n'ont pas l'intention de reprendre le travail sans hausse de salaire. 12 000 mineurs, sur les 28 000 du site de Rustenburg, ont été licenciés vendredi d'un trait de plume par la filiale de l'Anglo-Americain pour « grève sauvage ».

Les quelques centaines de mineurs qui s’étaient réunis à Rustenburg samedi paraissaient ne pas vouloir croire au licenciement massif : « Si vous avez reçu un SMS disant que vous êtes virés, ignorez-le ! », leur a enjoint un de leurs leaders.

Pourtant la loi sud-africaine est claire : si le droit de grève est protégé par la Constitution, il ne peut s’appliquer que selon des procédures précises, en termes de préavis, par exemple. Comme ceci n’a pas été respecté dans cette grève dite « sauvage », Amplats était bien dans son droit, concède la Ligue de la jeunesse du Congrès national africain (ANC, parti pouvoir), qui se dit tout de même « choquée » par la décision.

Le Syndicat national des mineurs (NUM) déplore lui aussi la tactique d’Amplats. « Vous ne pouvez pas éteindre un feu en y jetant du pétrole », a expliqué son porte-parole.

C’est donc un appel général au dialogue, mais quel dialogue ? Les salaires actuels sont déjà le résultat de négociations, par branches ou par entreprises, entre les partenaires sociaux.

Pour le patronat, plier devant la violence de grèves illégales, c’est s’engager sur une pente glissante qui remettrait en cause tout le système de dialogue social. Mais sans compromis, le Syndicat national des mineurs a mis en garde contre le risque d’escalade dans un conflit social où près de 50 personnes ont déjà trouvé la mort.

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