Justin Koné Katinan aurait été interpellé pour « crimes de sang ». Selon l’un de ses avocats, des policiers ivoiriens du bureau régional d’Interpol, présents à Accra, ont voulu l’interroger vendredi soir, sans la présence de leurs collègues ghanéens. Une demande rejetée par Interpol au Ghana. Reporté au lendemain, l’interrogatoire prévu hier n’a pas eu lieu. Le porte-parole de l’ex-président ivoirien, Laurent gbagbo, qui reste dans les locaux d’Interpol à Accra, devrait être entendu demain. C’est en tous cas le rendez-vous qu’ont fixé les policiers ivoiriens.
Alors que le tribunal qui a libéré sous-caution mardi dernier Justin Koné Katinan doit examiner le 11 octobre la demande de son extradition, ses avocats soupçonnent Abidjan d’avoir tenté de contourner les autorités politiques et judiciaires ghanéennes par le biais de la coopération policière internationale et de ramener Justin Koné Katinan en Côte d’Ivoire. Une tentative qui aurait donc échouée.
Une version, qui, si elle s’avérait juste, ne serait pas de nature à faire retomber la tension qui règne entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, depuis la fermeture des frontières communes décidée unilatéralement par Abidjan, après l’attaque il y a une dizaine de jours du poste frontière de Noé par des assaillants venus du Ghana.
Le FPI a jugé cette arrestation « paradoxale et contradictoire ». C'est ce que pense aussi Maître Lucie Bourthoumieux, l'une des avocates de Justin Koné Katinan.