La libération sous caution de Justin Koné Katinan est manifestement restée en travers de la gorge du pouvoir ivoirien, qui réclame l’extradition du porte-parole de l’ex-président Laurent Gbagbo, officiellement accusé de « crimes économiques » ; plus précisément d’avoir vidé les caisses de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à Abidjan, lors de la crise postélectorale.
Mais en réalité, les nouvelles autorités ivoiriennes se disent convaincues que de son exil, Justin Koné Katinan finance des projets de déstabilisation de son pays, alors que les procédures se poursuivent au Ghana depuis son arrestation.
Une nouvelle audience a été fixée au 11 octobre pour, cette fois, commencer l’examen de son extradition. Les avocats de l’argentier du court régime postélectoral de Laurent Gbagbo redoutent que leur client soit extradé en Côte d'Ivoire en procédure accélérée.
Abidjan, qui vient de retrouver son siège sous-régional d’Interpol, aurait décidé de contourner les procédures diplomatico-judiciaires entre Etats, pour jouer la carte de la coopération policière internationale.
Justin Koné Katinan a été entendu par des policiers ivoiriens présents à Accra. Il est cette fois accusé de « crimes de sang ». Un domaine où Interpol peut éventuellement étendre sa compétence. Sa neutralité lui interdit en effet d'intervenir dans les crimes religieux, raciaux, militaires ou politiques. Selon l'avocat de Justin Koné Katinan, l'interrogatoire doit reprendre lundi.
De son côté, le Front populaire ivoirien, le parti de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a jugé cette nouvelle arrestation « paradoxale et contradictoire » et espère être très bientôt « rassuré » par la justice ghanéenne.