Les violences sont montées d’un cran ce mardi28 août, deuxième jour d’émeutes à Mombasa. Une grenade a été lancée contre un camion de police. Les journalistes présents sur place décrivent des manifestants très agressifs, qui n'ont pas hésité à s'en prendre à certains représentants des médias.
Lundi et mardi matin, les manifestants étaient munis principalement de pierres, qu’ils lançaient contre les forces de sécurité. Ils avaient également érigé des barricades dans les rues à l’aide de pneus incendiés.
Les principaux quartiers touchés sont Majengo, mais les violences se sont répandues jusqu’au nord, vers Nyali. La tension n’a pas diminué et la plupart des magasins n’ont pas ouvert dans le centre ville. Les touristes sont restés cloitrés dans les hôtels et n’ont pas pu circuler. Mombasa est une ville touristique de premier plan et si les violences se poursuivent, le prix à payer risque d’être élevé.
Plusieurs organisations chrétiennes ont condamné le meurtre d’Aboud Rogo mais se disent préoccupées par les destructions d’églises et appellent le gouvernement à protéger leurs fidèles.
La cohabitation entre chrétiens et musulmans est généralement pacifique au Kenya, mais la région côtière comprend de plus en plus d’éléments radicaux, dont Aboud Rogo était la principale inspiration. Les organisations musulmanes ont déclaré qu’il s’agissait d’éléments perturbateurs, de voyous qui ne représentaient pas la communauté musulmane.