Le bilan très lourd et la violence de l’attaque ont provoqué un choc dans le pays, d’autant que les victimes, tuées à la machette ou brûlées vives sont en majorité des femmes et des enfants. Le district de Tana River, dans la province côtière, a déjà été le théâtre de conflits de ce genre. Y vivent principalement deux communautés, les Ormas majoritairement pastoraux et les Pokomo, essentiellement agriculteurs.
Les deux groupes ont toujours été en compétition autour de l’accès aux ressources. Les Pokomo cultivent leurs champs le long du fleuve, une zone très fertile, tandis que les Ormas ont besoin de l’eau et des pâturages pour leur bétail. En 2001-2002, des affrontements avaient fait plus d’une centaine de morts et des milliers de déplacés. A l’époque, un programme d’adjudication de la terre en faveur des fermiers avait créé l’opposition des Ormas, qui craignaient de perdre les pâturages pour leur bétail.
Depuis dix ans, les deux communautés vivaient dans une paix relative, tout en étant armées. Selon la police, le cycle d’attaques et de représailles a commencé il y a au moins un mois. Des Ormas avaient envahi les fermes appartenant à des Pokomo, tuant trois personnes. Mais, les forces de sécurité ne semblaient pas avoir anticipé une telle flambée de violence.