A Marikana, la direction reporte de 24 heures l'ultimatum aux grévistes

Dans un premier temps la direction de la mine de Marikana avait lancé un ultimatum aux grévistes. Cet ultimatum pour la reprise du travail des grévistes vient d’être reporté  d'une journée, à mardi 21 août. La direction enjoignait les ouvriers de reprendre le travail aujourd’hui, faisant planer des menaces de licenciement en cas de refus. L’ultimatum est rejeté par la majorité des mineurs qui entendent poursuivre le combat. Selon la direction de Lonmin, un peu plus d’un mineur sur quatre étaient présents à leur poste ce lundi 20 août au matin.

C’est en tout cas la version de la direction de Lonmin. Mais à l’entrée de la mine, il n’y a personne, sauf quelques policiers qui filtrent les entrées. Les mineurs ont rejeté l’ultimatum. Ce lundi 20 août encore, des milliers de grévistes sont rassemblés juste à côté du lieu de la fusillade de jeudi dernier. « Trop de sang a coulé, disent-ils, nous ne reprendrons pas le travail sans aucun geste de la direction. Ce serait trahir les disparus».

Et puis il y a aussi les non-grévistes, qui ont peur de retourner au fond, par peur de représailles. Certains ont été menacés par les grévistes. La tension reste donc vive. Les non-grévistes assurent qu’ils préfèrent perdre leur emploi plutôt que d’être blessés ou même tués. La direction de la mine de Marikana a indiqué que les non-grévistes ne seraient pas licenciés, s’ils ne reprenaient pas leur service aujourd’hui. Mais tous souhaitent, en tout cas, être augmentés, avoir de meilleures conditions de vie. « On nous a abandonnés. Il faut maintenant que le gouvernement nous entende », déclarent-ils.

Toute la matinée, les syndicats et la direction de Lonmin se sont mis autour de la table des négociations et ont discuté. On ne sait pas encore s’ils ont pu se mettre d’accord. Ils doivent s’exprimer cet après-midi.

Une délégation de neuf ministres est également présente dans la région pour désamorcer la crise. Pendant ce temps, devant l’hôpital de la mine, les familles continuent d’affluer, pour voir si leurs proches sont blessés, morts ou derrière les barreaux.

Certains ont fait des centaines de kilomètres pour venir voir la fameuse liste. Et lorsqu’ils apprennent que leurs proches sont décédés, ce sont des cris de désespoir qu’on entend ici, à la mine de Marikana.

Partager :