Afrique du Sud: nombreuses questions sans réponses après le drame de Marikana

Plusieurs enquêtes vont être menées de front pour tenter de faire toute la lumière sur la fusillade de Marikana, en Afrique de Sud, dans laquelle au moins 34 mineurs grévistes ont été tués jeudi, lorsque la police anti-émeute a ouvert le feu. Près de 80 grévistes avaient aussi été blessés. La première enquête est menée au sein même de la police pour savoir si la réaction des forces de l'ordre était justifiée. Ces investigations devront répondre aux nombreuses questions soulevées par ce drame.Tandis que Julius Malema s'est rendu ce samedi sur le site de la mine. Le jeune leader populiste, récemment exclu de l'ANC au pouvoir, a réclamé la démission du ministre de la police et du président Zuma.

Avec notre correspondant à Johannesburg, Sophie Ribstein

Une première enquête a été ouverte sur les responsabilités des forces de l'ordre dans la fusillade. Des experts de la police des polices sont arrivés samedi à la mine de platine de Marikana. Car tout le monde s'interroge et tente de comprendre comment l'inacceptable a été commis.

Selon les analystes, la police n'est pas entraînée pour faire face aux manifestations avec des méthodes pacifiques. Les agents préfèrent avoir recours à la force, tirer sur les gens. Ils sont mal préparés et mal équipés.

À la mine Lonmin, les policiers déployés face aux grévistes n'avaient ni boucliers, ni protections lourdes et étaient armés de fusils automatiques. Il était difficile de contenir la foule de grévistes, jeudi. Des grévistes eux-mêmes violents et munis d'armes blanches et d'armes à feu.

Ce n'est pas la première fois que les forces de l'ordre sud-africaines sont montrées du doigt. En 2010, près de 850 personnes sont mortes lors d'opérations de police ou en détention dans des commissariats. La brutalité policière et l'usage de la force létale ont fortement augmenté ces dernières années dans le pays.

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