A Yopougon, on croise des soldats des forces républicaines de Côte d'Ivoire presque à chaque carrefour. Les FRCI contrôlent les coffres des voitures – à la recherche d'armes, comme celles qui ont par exemple été volées lors de l'assaut du camp militaire d'Akouedo.
C'est dans ces rues qu'a débuté la longue série d'attaques visant des militaires il y a dix jours. Depuis, les habitants disent vivre comme s'ils étaient sous couvre-feu.
« La vie n'est plus comme avant, explique l’un d’entre eux. On a peur de s'aventurer dans les rues à partir de 21h – 22 heures. On est dehors seulement quand il y a un besoin très urgent. Sinon chacun reste chez lui. »
D'après l'armée, c'est notamment à Yopougon que se cacheraient les miliciens responsables de ces violences - des miliciens qui viendraient de l'Ouest de la Côte d'Ivoire. Les contrôles se concentrent ainsi sur les ressortissants de cette région – mais les habitants dénoncent un excès de zèle.
« Lorsqu'on prend tes pièces et on constate que tu es originaire de l'Ouest, on te prend automatiquement, systématiquement pour un milicien, assure un homme du quartier. Or là ils n'ont pas de preuves en tant que tel. »
La semaine dernière, la ligue ivoirienne des droits de l'homme appelait les FRCI à agir avec discernement et retenue lors des opérations de sécurisation, afin d’éviter des bavures et des exactions. Plusieurs cas de violences, de perquisitions et d'arrestations arbitraires ont été signalés aux défenseurs ivoiriens des droits humains - qui enquêtent en ce moment sur ces cas.