D'après les premiers éléments de l'enquête - les assaillants avaient une parfaite connaissance de l'architecture du camp d'Akouedo – et l'assaut semble avoir été mené aussi de l'intérieur –. La majorité des militaires installés dans le camp faisaient partie de l'armée du temps de Laurent Gbagbo : si l'armée ivoirienne est désormais réunifiée – le pouvoir soupçonne des complicités entre certains soldats et les agresseurs.
Le FPI, le parti de Laurent Gbagbo, nie catégoriquement toute implication. Ses cadres condamnent fermement ces violences – et demandent à ce qu'une enquête indépendante soit menée.
Mais pour le gouvernement d'Alassane Ouattara cela ne fait pas de doute, ces attaques étaient commanditées par des cadres de l'ancien régime - à partir du Ghana. Le chef de l'Etat ivoirien s'apprête à se rendre à Accra pour les funérailles de John Atta-Mills - le président ghanéen décédé le 24 juillet dernier. Nul doute que sera évoquée avec le successeur d'Atta-Mills la question de l'extradition de certains proches de Laurent Gbagbo exilés au Ghana depuis la fin de la crise post-électorale.
La facilité avec laquelle les assaillants - trente tout au plus - ont mené cette attaque souligne enfin la fragilité d'une partie de l'armée ivoirienne – tout le monde s'accorde aujourd'hui à Abidjan sur la nécessité d'équiper et de former les soldats.