Trente deux détachements paradent devant Alassane Ouattara et ses plusieurs centaines d'invités. La cérémonie du 52ème anniversaire de l'indépendance est l'occasion de découvrir les membres des «Forces spéciales», une unité d'élite formée pour des missions sensibles. Des soldats du bataillon d'Akouédo défilent aussi, mais aucune allusion ne sera faite à l'attaque meurtrière de ce camp d'Abidjan.
La Grande chancelière de l’Ordre national Henriette Diabaté s'est voulue positive : «La Côte d’Ivoire sera encore mieux dans les mois à venir, notamment sur le chantier de la réconciliation. Il nous faut sans tarder nous expliquer, nous écouter les uns les autres pour que la justice et le pardon nous aident à ouvrir les chemins vers l’apaisement des cœurs et des esprits.»
Mais à Abidjan l'heure est plutôt à la discorde
Les accusations portées par le gouvernement ivoirien sur des membres du régime de Laurent Gbagbo ont attisé les rancœurs. Le FPI, parti de l'ancien président, nie fermement toute implication dans ces attaques. D'autres proches de Laurent Gbabgo demandent à ce que le désarmement et la réinsertion des ex-combattants – actuellement au ralenti – soient menés à bien.
Une heure après la fin de l'attaque du camp militaire d'Akouedo à Abidjan, lundi matin, c'est le domicile de Noël Djè, substitut du procureur de la République d'Abidjan qui a été visé. Sa résidence a été dévastée, mais lui et sa famille ont réussi à se cacher. Il n'habite qu'à quelques kilomètres du camp, sur la route qu'auraient emprunté les assaillants du camp d'Akouedo dans leur repli. Noël Djè, à ce poste depuis 10 ans, fait partie de l'équipe judiciaire en charge d'enquêter sur les crimes commis pendant la crise post-électorale. Il a auditionné les prisonniers proches de l'ancien régime en mai et juin dernier. Pour lui, cette attaque le visait directement.
Une chose est sûre ces derniers jours ont montré qu'une partie du dispositif sécuritaire en Côte d'Ivoire était encore fragile.