L'hôpital de Mahdia, une ville de 45 000 habitants, a dû travailler sans eau, samedi 11 août, pendant deux heures. Des maisons ont aussi été touchées dans certains quartiers. L'eau est finalement revenue. Mais les médecins et habitants craignent de revivre une pénurie qui avait duré plusieurs jours le mois dernier.
A une centaine de kilomètres au sud du pays, les habitants de Sfax n'ont pas hésité à manifester contre ces coupures en fin de semaine. Les manifestations ont dégénéré en altercation avec les forces de l'ordre. Depuis, les coupures continuent par endroit.
Pour l'instant, des solutions provisoires ont été trouvées. Le gouverneur de Mahdia assure qu'une cellule de crise a été mise en place dans chaque délégation. Et affirme que des citernes privées et étatiques ont été acheminées pour fournir de l'eau potable à tous. Selon lui, le vrai problème est structurel. Il faudrait désormais étendre le réseau de distribution.
La Sonede, la société chargée de la distribution, dit être victime d'arrêts de pompage dûs à des pannes d'électricité. Mais trois de ces directions centrales ont récemment été accusées de manquements à leur devoir par le ministre de l'Agriculture. Le gouvernement a déjà ordonné l'ouverture d'une enquête.
Sidi Bouzid, le fief de la révolution tunisienne s'embrase de nouveau
Depuis jeudi 9 août, chaque soir après la rupture du jeûne, des manifestants se rassemblent pour réclamer la libération de la quarantaine de personnes interpellées jeudi lors d'une manifestation. Il s'agit majoritairement de représentants des partis de gauche , des syndicalistes, des avocats et représentants d'ONG de défense des droits de l'homme qui demandent également le départ du gouverneur et du chef de la Garde nationale. Pour Youssef Salhi, délégué syndical UGTT à Sidi Bouzid, rien n'a changé depuis la révolution qui est partie de cette région pauvre de la Tunisie.