Dans un contexte tendu en Tunisie, Rached Ghannouchi défend les positions d'Ennahda

Alors que la troïka (coalition au pouvoir) a battu de l'aile ces dernières semaines, l'opposition et une partie de la société civile accusent les islamistes d'Ennahda, au pouvoir, de dérive anti-démocratique. Ils s'inquiètent d'une islamisation rampante de la société et soupçonnent le parti de tenir un double discours. Ennahda est parfois même directement pris pour cible : un local du parti a récemment été attaqué par des manifestants qui réclamaient leur paie à Sidi Bouzid, dans l'intérieur des terres. C'est dans ce contexte que le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a pris lundi 6 août la défense de son parti dans un communiqué.

Pour Rached Ghannouchi, l’unité du pays est menacée. Menacée d’abord par les médias et leurs discours « guerriers ». Des médias qui selon lui, attisent les tensions et dressent les partis politiques les uns contre les autres.

Le leader d'Ennahda accuse notamment la presse d’avoir accordé trop d’importance à un projet d’article de la future Constitution. Un texte critiqué, car il évoque la complémentarité et non l’égalité entre hommes et femmes. Pour sa défense, Rached Ghannouchi assure que l’égalité fait consensus entre Ennahda et ses partenaires de la coalition au pouvoir.

Autre initiative d’Ennahda jugée liberticide : son projet de loi de criminalisation de l’atteinte au sacré. Il a, lui aussi, fait couler beaucoup d’encre.

La deuxième mise en garde de Rached Ghannouchi concerne la multiplication des appels à la grève, avec en tête ceux de l’Union générale des travailleurs tunisiens. L’UGTT représente une réelle force d’opposition en Tunisie.

A travers son communiqué, le chef d’Ennahda défend donc à la fois son parti et le gouvernement, un mélange des genres qui fait craindre à certains ici, le retour d’un parti hégémonique, clé de voûte de l’ancien régime.

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