Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est la première fois depuis de longues années qu’un ministre de l’Intérieur égyptien se réunit avec les chefs de tribus du Sinaï.
La coopération des Bédouins est, en effet, indispensable pour toute opération sécuritaire. Ils ont une connaissance ancestrale du terrain accidenté de la péninsule, et connaissent tout ce qui s’y passe.
Mais au cours des dix dernières années, le ministère de l’Intérieur avait cru pouvoir se passer de leurs services. Il leur rendait leur vie nomade ainsi que leurs petits trafics impossible, à coups de barrages et de descentes de police. Des difficultés auxquelles s’ajoutait l’exclusion des Bédouins, du développement touristique du Sinaï.
En fait, les Bédouins se retrouvaient dans la même situation que les Indiens d’Amérique, casés dans des réserves, avec le droit de servir de temps en temps d’attraction touristique.
C’est dans ce contexte qu’est arrivée la manne des tunnels de Gaza, une manne qui n’a pas profité à tout le monde. Aujourd’hui, les Bédouins attendent un changement d’attitude de la part du Caire.