Une commune réunionnaise renonce à autoriser la chasse aux requins

Après l’attaque de requin qui a coûté la vie à un surfeur à La Réunion le 24 juillet dernier, le député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert, avait pris un arrêté autorisant la chasse aux requins sur le territoire maritime de sa commune, avant de revenir sur sa décision face à la polémique qui s'en est suivie.

Saint-Leu n'autorisera finalement pas la chasse aux requins. C'est ce qu'a annoncé le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, après avoir reçu le député-maire de Saint-Leu (Réunion), Thierry Robert, qui a décidé de retirer son arrêté municipal autorisant la chasse au requin bouledogue. « Même si l'on pouvait en comprendre les motivations, nous ne pouvions pas l'approuver, car il était manifestement entaché d'illégalité. J'ai réaffirmé à M. Robert que l'Etat n'a pas été inerte face à la recrudescence des mortelles attaques de requins sur une partie du littoral réunionnais », a déclaré le ministre.

L'arrêté stipulait que la chasse aux requins était lancée par « tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit », précisant que les requins de plus d'un mètre cinquante devraient être remis « aux services de la commune » et seraient rachetés « au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs, dans la limite de 30 requins ».

Rassurer les surfeurs

Cette décision de la commune de Saint-Leu devait rassurer les surfeurs en faisant suite à la multiplication des attaques de requins aux abords des plages de l'île : depuis 2011, six attaques dont deux mortelles ont été recensées à La Réunion.

Mais cette mesure avait suscité le doute chez de nombreux scientifiques experts de la mer, et de l’incompréhension de la part des ONG écologistes. Pour les scientifiques, les prélèvements ne servent à rien, les récentes campagnes d’abatage n’ayant apporté aucune amélioration. L’institut de recherche pour le développement (IRD) poursuit ses recherches sur les requins et espère doter 80 représentants de l'espèce de balises acoustiques pour mieux comprendre leur attitude et leurs déplacements. 

Pour les associations écologistes, le développement des activités nautiques et la fréquentation du littoral sont responsables des accidents entre requins et humains. Et il n'est donc pas question de sacrifier les animaux sur « l’autel des loisirs humains ». L’association Sea Shepherd a par ailleurs beau jeu de rappeler que 2012 a été consacrée l’année de la biodiversité et de l’environnement sur l’île de La Réunion. 

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