Le gouvernement somalien est parvenu à étendre son autorité sur des villes occupées jusqu'à présent par des combattants islamistes. C'est le cas d'Afgoye. Et après ce revirement de situation, de nombreux shebabs ont fait défection pour rejoindre les rangs du gouvernement et de l’Amisom.
Ali Ousman Ali, la trentaine, a rejoint les rangs des shebabs en 2009. Il s’est rendu aux forces de l’Union africaine 15 jours après la prise d’Afgoye. De temps à autre, il reçoit des appels de menace de certains commandants shebabs. Il nous montre des numéros sur son téléphone : « Ils me disent : ' pourquoi as-tu rejoint l’autre camp ? Pourquoi ? Tu connais la ville mieux que personne. Tu as rejoint les infidèles pour nous détruire, donner nos secrets. Où qu’on te voit, on te tuera tout de suite ' ».
Mohamed Hussein Mohamed est assis à côté de lui. Ils sont tous les deux vêtus de l’uniforme de l’armée somalienne. Pourtant, ils ne sont pas officiellement intégrés. Mohamed, qui se battait au côté des shebabs depuis 2006, a désormais pour mission d’identifier les insurgés qui restent dans les environs d’Afgoye. Il rend compte régulièrement aux forces somaliennes et à l’Amisom : « Les shebabs utilisent des vêtements de civils pour se cacher, mais moi je les connais ».
En tout, ils sont un peu plus d’une centaine sur le camp. Certains disent avoir été interrogés par les renseignements somaliens, mais de manière informelle. Le gouvernement annonce que plus de 500 shebabs ont fait défection ces dernières semaines. Malgré cela, aucun programme n’a été mis en place pour réintégrer ces anciens insurgés.