25 000 scientifiques attendus dans la capitale des Etats-Unis
Les scientifiques rêvent d’une génération libérée du sida mais le succès, même reconnu, des antirétroviraux ne permet pas la guérison du malade. Pourtant la recherche avance et la perspective d’éliminer l’infection par le VIH, que ce soit par éradication comme c’est le cas pour le virus de l’hépatite C, ou par guérison fonctionnelle dans le cas de la variole est possible.
Une très petite proportion de patients semble contrôler naturellement le virus du sida sans avoir jamais reçu de traitement précise le Pr Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du virus du sida. Le Dr Monsef Benkirane, directeur de recherche au CNRS à Montpellier fait partie de ces chercheurs optimistes : «C’est essayer d’aller plus vite que le virus, ne pas laisser le virus s’installer, faire du mal, pour le traiter… la guérison fonctionnelle c’est essayer de pouvoir mettre le système immunitaire du patient en position qu’il puisse contrôler le virus par lui-même.»
La compréhension de certains mécanismes au fil des années va permettre d’élaborer de nouvelles stratégies et l’espoir est là. Il devrait se confirmer grâce aux résultats présentés lors de cette réunion internationale.
En Afrique d'importants mais fragiles progrès
avec notre correspondante à Johannesburg, Juliette Rengeval
En Afrique Australe, plusieurs pays particulièrement touchés par la maladie ont enregistré d’importants progrès dans le traitement des personnes séropositives. L’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Malawi, le Mozambique… Dans tous ces pays, le sida touche une partie importante de la population, avec des taux de prévalence parmi les plus élevés au monde. Mais aujourd’hui, dans chacun de ces pays, la volonté politique est là, et des efforts ont été accomplis.
Pour Thierry Dethier, de Médecins sans frontières, des progrès très impressionnants ont été enregistrés en mettant notamment les personnes séropositives sous traitement le plus tôt possible. C’est le cas au Zimbabwe. Le Malawi, de son côté, a développé au niveau national un programme pour limiter la transmission du virus de la mère à l’enfant.
Mais tous ces efforts pourraient être compromis faute d’argent. Si au niveau national, on consacre une part plus importante du budget à la lutte contre le Sida, les sommes dégagées par les grands donateurs internationaux stagnent. Alors que les Nations unies estiment qu’il faudrait dépenser globalement entre 22 et 24 milliards de dollars par an d’ici 2015 pour faire reculer véritablement l’épidémie.
Au Mozambique, des expériences novatrices
Le Mozambique compte plus de 2 millions et demi de séropositifs, soit près de 12% de la population, mais moins de 300 000 personnes ont encore accès aux traitements.
Selon Thierry Dethier de MSF, les responsables du secteur de la santé ont imaginé des solutions pour réduire les coûts et le temps liés aux trithérapies. Ainsi, les personnes séropositives s’organisent en groupes de 6, et chacun va à tour de rôle, chercher les médicaments pour tout le groupe, ce qui permet de faire des économies.