Le projet de l’Union européenne vise à résorber le chômage qui frappe les jeunes, les ex-combattants, faisant d’eux des proies faciles pour les organisations islamistes et pour les rebellions récurrentes. Sophie Rosman travaille à Swisscontact, l’une des ONG retenue dans le cadre de l’exécution du projet : « L’idée, c’est de mettre à disposition des jeunes des espaces ressources avec des personnes ressources qui vont pouvoir les aider à construire leur projet professionnel puisque un des gros problèmes est que les jeunes ne savent pas où s’adresser, ils ne savent pas quel type de formation existe, ils ne savent pas quel type d’appui existe. »
Une bonne partie de l’enveloppe de cinq millions d'euros (faisant partie d'un plan d'aide global de dix millions d'euros) sera consacrée aux petits commerces et aux activités de Cash for Work pour des travaux ponctuels de restauration de l’environnement. Ce qui ne répond pas aux préoccupations d’un emploi durable formulé par les ex-combattants. Mohamed Anako, président du Conseil régional d’Agadez : « Je prends l’exemple du Mali. Il y a eu des milliards et des milliards que les partenaires ont mobilisés après la rébellion du Mali. La dernière fois, quand on a assisté à un forum à Bamako [Mali], les jeunes nous ont dit qu’il n’y avait pas eu d’impact, aucun impact. Il ne faut pas qu’on fasse la même chose au Niger. »
Le colonel Mahamadou Abou Tarka, qui préside la Haute autorité pour la consolidation de la paix (HACP), est plus optimiste : « Nous avons identifié les projets présentés par les ex-combattants et nous allons faire parvenir aux ONG d’exécution qui vont immédiatement se mettre à l’œuvre. »