Algérie: vent de fronde au FLN

Malgré sa large victoire aux législatives algériennes, l'après élections vire au règlement de comptes au Front de libération nationale (FLN), l'ex parti unique. Le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem subit la fronde d'une partie des militants et de hauts cadres du parti. Ils lui reprochent une gestion trop autoritaire. Un comité central du FLN se tient à Alger ces 15 et 16 juin. Il regroupe les 333 plus hauts responsables du parti. Les frondeurs attendaient ce rendez-vous pour tenter d'obtenir le départ du secrétaire général.

C’est sous les huées que le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, est arrivé pour ce comité central. Une vingtaine de militants l’ont accueilli avec des « Irhal ! », « Dégage ! » en arabe.

Depuis des mois, Abdelaziz Belkhadem est très durement critiqué par une fraction du parti qui réclame son départ. Boudjemama Haïchour est l’un des porte-parole de ce mouvement qui s’est qualifié de « redresseur » : « La question sera réglée lors de ce comité. Il n’y a pas de doute là-dessus, soit par sa démission volontaire, soit par les urnes ».

Preuve de la gravité de la situation, ce Comité central se déroule à huis clos, une première dans les annales du Parti. Aucun responsable pro Belkhadem n’est d’ailleurs venu s’exprimer devant les journalistes qui ont passé la journée du vendredi 15 juin à l’extérieur du bâtiment.

Après une journée de débats, la situation est toujours bloquée. Abdelaziz Belkhadem affirme à l’agence de presse officielle qu’il a obtenu un vote de confiance. « Faux ! », rétorquent les redresseurs. Ils exigent un vote à bulletin secret.

L’avenir du secrétaire général du FLN pourrait donc se jouer aujourd’hui, mais c’est d’ores et déjà l’une des plus importantes crises qu’ait eu à traverser l’ex parti unique algérien.

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