Avec notre correspondante à Alger
Alors que le doyen de l’Assemblée nationale algérienne vient de finir l’appel des 462 élus, les députés de la formation islamiste de l’Alliance verte se lèvent. Ils brandissent chacun une pancarte rouge sur laquelle est écrit : « Non à la fraude ».
Avec cinquante sièges, ce parti estime que les résultats ont été truqués. Ses députés quittent l’hémicycle. Athmane Lahouar, président du groupe parlementaire de l’Alliance verte, explique leur réaction : « C'est dans l'objectif de dénoncer les fraudes qui ont eu lieu pendant la période des élections. C'est fini, ça suffit, ça a duré trop longtemps. Maintenant c'est le moment de dire que le peuple est souverain, c'est à lui de choisir, on ne veut pas que d'autre personnes choisissent à la place du peuple. »
Dans l’hémicycle, les députés du FLN, grand vainqueur avec 208 sièges à l'Assemblée nationale, répliquent par des « vive le FLN ! »
Miloud Chorfi est député et porte-parole du Rassemblement national démocratique, le RND, l’autre parti de l’alliance présidentielle. Pour lui, la crédibilité de l’Assemblée n’est pas entamée : « Nous enregistrons avec satisfaction cette entrée, même si elle paraît houleuse, c'est le jeu démocratique, une tendance qui n'a pas eu de bons résultats, c'est logique qu'elle réagisse comme ça. »
Malgré ce coup d’éclat, les islamistes de l’Alliance verte ne boycotteront par l’Assemblée, comme d’autres partis qui l’avaient annoncé et qui étaient finalement présents ce samedi matin.