Affaire du «Ponant» : un procès au goût d'inachevé

Le procès du Ponant  touche à sa fin. Le réquisitoire est attendu ce lundi 11 juin. En avril 2008, six Somaliens âgés de 25 à 50 ans avaient pris en otages les passagers du Ponant, un luxueux voilier qui faisait une croisière dans l'océan Indien. Interpellés à terre par les forces spéciales françaises, ils encourent aujourd'hui la réclusion criminelle à perpétuité. Mais des doutes subsistent.

Comme pour le Carré d'as, première affaire de piraterie jugée à Paris l'hiver dernier, le procès du Ponant laisse un sentiment d'inachevé. Six présumés pirates se trouvent dans le box, mais pas un commanditaire. Sanjab et Houkoun, les chefs de la « milice de la mer », un réseau mafieux du Puntland, vivent toujours en Somalie et n'ont jamais été inquiétés. Par ailleurs, l'instruction a démontré qu'au moins 70 personnes avaient participé à la prise d'otages.

Cette semaine, la cour va devoir répondre à une question : ces six-là sont-ils coupables ? Pour deux d'entre eux, cela ne devrait pas poser de difficultés. Ismaël Ali Samatar a reconnu être parti à l'abordage du Ponant et Daher Gouled Saïd a formellement été identifié comme geôlier. Mais pour les autres, le doute est permis. La défense a de sérieux éléments à faire valoir. Lorsque les accusés furent arrêtés par les forces françaises, ils se trouvaient dans le désert dans un 4x4. « Un taxi collectif », corrigent les avocats. Ils affirment que les militaires français ont arrêté un véhicule parmi d'autres, au hasard.

Mais dans ce véhicule, les militaires ont retrouvé 180 000 dollars provenant de la rançon. Un sérieux élément à charge que l'accusation ne manquera pas d'exploiter lors de son réquisitoire ce lundi.

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