La première journée de procès, mardi dernier, consacrée à l'audition de Mohamed Lemine Ould Dadde, avait donné lieu à une longue bataille de chiffres. Questionné par le juge sur la gestion opaque et les sur-facturations pointées du doigt par le rapport de l'Inspection générale d'Etat, Mohamed Lemine Ould Dadde s'était attelé à justifier chaque dépense.
Ce dimanche, la parole sera d'abord au parquet pour son réquisitoire, puis à la défense pour les plaidoiries. « L'affaire du faux » en sera un des temps forts, a d'ores et déjà annoncé maitre Ebety, l'un des avocats de Ould Dadde.
Lors de l'audition de mardi, un accesseur du juge avait questionné l'ancien commissaire sur une déclaration qu'il aurait faite lors de l'enquête préliminaire, dans laquelle il se disait prêt à rembourser les fonds détournés. Ould Dadde avait immédiatement nié avoir tenu de tel propos.
Ses avocats avaient alors constaté qu'un procès verbal comportait bien cette citation prêtée à Ould Dadde, mais en haut de la page était inscrit « Audition du directeur financier Cheikh Mohamed Lemine », tandis que le bas était bien signé Mohamed Lemine Ould Dadde. Une signature que l'intéressé avait immédiatement reniée.
Mais ce qui, selon maitre Ebety, confirme qu'il s'agit bien d'un faux, est la présence dans le dossier du procureur d'une page de même contenu, dont la citation sur le remboursement, mais qui cette fois porte en titre « Audition de Mohamed Lemine Ould Dadde » et n'est en revanche pas signée. Les avocats estiment que c'est la preuve qu'on cherche bien à faire « tomber » leur client. Reste à savoir s'ils parviendront à en convaincre la cour.