Sur les 49 signataires de la motion de soutien à Mohamed Lemine ould Dadde, la majeure partie est formée des députés de la majorité. C’est la première fois qu’un nombre si significatif de représentants de partis au pouvoir s’inquiète du sort de l’ex-commissaire aux Droits de l’homme. La motion demande la tenue d’un procès équitable dans les meilleurs délais, ou à défaut, la libération immédiate de Mohamed Lemine ould Dadde. Le texte ne fait pas mention de détention arbitraire mais stipule bien que l’homme est « détenu sans mandat judiciaire ».
Malgré cela, Sidi Ahmed ould Ahmed, président du groupe parlementaire de la majorité et signataire de la motion, se défend de toute prise de position sur le caractère légal de la détention : « L’esprit même de cette pétition dénote une certaine inquiétude par rapport au sort de ould Dadde. Sans me prononcer sur l’aspect de la détention en elle-même puisque ce n’est pas notre rôle, ceci est le rôle de la justice. Mais nous, en tant que représentants du peuple mauritanien, à chaque fois qu’il y a un problème, il nous revient nous de le poser. »
Sidi Ahmed ould Ahmed poursuit : « Mais ce que nous voulons à travers cette pétition, c’est d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale de ceux qui sont concernés par le traitement du dossier de ould Dadde et qu’il y ait une recherche réelle, prompte d’une solution neutre et transparente qui tient compte des droits de Mohamed Lemine ould Dadde. Normalement, ça ne doit pas être politisé ! C'est par rapport à ça que, majorité et opposition, nous avons jugé l’opportunité de soumettre cette pétition ». De leur côté, les autorités mauritaniennes ont répété à plusieurs reprises que tous les droits de l’intéressé sont respectés.