Pour le moment, trente-six partis se sont enregistrés auprès du Haut comité électoral. Une inflation après un désert politique qui a duré un demi-siècle en Libye. Mais en l'absence de sondages ou d'études sociologiques, difficile de savoir ce que pèsent ces formations qui vont des libéraux progressistes aux partis salafistes, en passant par le parti des Frères musulmans.
Pour l'analyste politique Abdelhamid Hossein, le choix des Libyens pourrait, comme pour les scrutins locaux de ces derniers mois, être marqué par l'allégeance et le critère familial et tribal : « Il y a des individus qui exploitent ces critères ancrés dans la société libyenne. Pour briguer les sièges d'indépendants, ils invoquent leurs noms ou leur provenance géographique afin de rassembler autour d'eux, et former ainsi un groupe plus ou moins important de fidèles leur permettant d'atteindre le pouvoir ».
Près de 60% de la future Assemblée seront réservés à ces indépendants. Les partis, interdits sous le régime de Mouammar Kadhafi, ressemblent pour le moment à des coquilles vides en l'absence de réelle plateforme. Quant au débat sur les programmes, les idées, il n'existe pas. Car à moins d'un mois du scrutin, la campagne n'a pas encore vraiment commencé.