Un 1er-Mai bien morose à Madagascar

A Madagascar, la fête du travail 2012 était morose. Après trois ans de crise politique et économique, l’activité est ralentie et le marché du travail est sinistré. Les pertes d'emploi sont estimées à plus de 300 000 depuis trois ans. Hier, mardi 1er mai, les représentants des syndicats se sont rassemblés dans la capitale comme tous les ans. Mais c’était dans une salle de conférence. En raison du climat politique tendu, ils ont encore renoncé cette année au traditionnel défilé dans la rue.

Pas de manifestants dans les rues, mais des marchands ambulants, comme tous les jours. C’est la partie la plus visible de l’activité informelle qui représente aujourd’hui près de 90 % des activités économiques. Pour José Randrianasolo, coordonnateur général de la CTM, la Conférence des travailleurs de Madagascar, « la situation de l’emploi à Madagascar est vraiment très précaire. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme vis-à-vis de l’Etat, il est temps que l’on cherche des solutions ensemble, pour préserver les emplois actuels, promouvoir l’emploi décent et bien rémunéré. »

Mais, pour l’instant, la situation reste suspendue à une incertaine sortie de la crise politique. Les dégâts sur l’emploi sont déjà là selon José Randrianasolo : « Depuis la crise (il y a aussi la crise internationale), et d’après le rapport du Bureau international du travail, on a perdu 336 000 emplois. Il y a aussi la vulnérabilité qui a augmenté et ça ne touche pas uniquement les travailleurs du secteur privé mais ça a des impacts sur les travailleurs du secteur public, les ruraux et les travailleurs indépendants. »

Dans leur appel aux autorités, les syndicats déplorent notamment la baisse du pouvoir d’achat et la paupérisation de la classe moyenne qui tend à disparaître. Il y a quelques jours, c’est le Groupement des entreprises de Madagascar, un syndicat patronal, qui avait interpellé l’Etat sur la situation économique dégradée.

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