Pas de manifestants dans les rues, mais des marchands ambulants, comme tous les jours. C’est la partie la plus visible de l’activité informelle qui représente aujourd’hui près de 90 % des activités économiques. Pour José Randrianasolo, coordonnateur général de la CTM, la Conférence des travailleurs de Madagascar, « la situation de l’emploi à Madagascar est vraiment très précaire. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme vis-à-vis de l’Etat, il est temps que l’on cherche des solutions ensemble, pour préserver les emplois actuels, promouvoir l’emploi décent et bien rémunéré. »
Mais, pour l’instant, la situation reste suspendue à une incertaine sortie de la crise politique. Les dégâts sur l’emploi sont déjà là selon José Randrianasolo : « Depuis la crise (il y a aussi la crise internationale), et d’après le rapport du Bureau international du travail, on a perdu 336 000 emplois. Il y a aussi la vulnérabilité qui a augmenté et ça ne touche pas uniquement les travailleurs du secteur privé mais ça a des impacts sur les travailleurs du secteur public, les ruraux et les travailleurs indépendants. »
Dans leur appel aux autorités, les syndicats déplorent notamment la baisse du pouvoir d’achat et la paupérisation de la classe moyenne qui tend à disparaître. Il y a quelques jours, c’est le Groupement des entreprises de Madagascar, un syndicat patronal, qui avait interpellé l’Etat sur la situation économique dégradée.