Le soleil se couche sur le centre-ville d’Antananarivo. Le marché d'Analakely range doucement ses étalages. Tous les dix mètres à peu près, des jeunes se tiennent devant des gros paniers tressés en bois, tous remplis de CD.
Naivo, un vendeur confirme que ses CD sont des pirates : pochette transparente, couvertures d'album photocopiées et inscriptions CD-R bien visibles. Naivo dit que tous les matins, un fournisseur vient donner des disques, mais il ne sait pas d’où il les sort. Lui achète chaque disque 50 centimes d’euro et les revend 65 centimes.
Si Naivo tourne la tête vers la droite il verra sur un immeuble l'enseigne Super Music, juste devant lui. C'est le plus grand magasin de disques officiels de la ville. Aina, le responsable du magasin, dit, que sans le piratage il vendrait au moins deux fois plus de disques.
A Super Music les disques coûtent au moins 1,65 euro, c'est le salaire d'une journée pour deux tiers des Malgaches. Dehors, Naivo le vendeur de disques pirates racontera que la nouvelle brigade anti-piratage est déjà venue prendre sa marchandise. Depuis un an, des hologrammes sur les pochettes permettent d'identifier les vrais disques à Madagascar.
Les vendeurs racontent cependant que certains artistes connus viennent eux-mêmes leur distribuer les disques sans cet hologramme.