Pour les Tripolitains à qui l'on demande leur avis sur le personnage de Choukri Ghanem, ancien Premier ministre et ministre du Pétrole et enfin directeur de la puissante Compagnie nationale du pétrole, le souvenir qu'il laisse est sans équivoque.
Pour cet homme, « nous les Libyens, on l'appelle Choukri tomate. On gagne pas plus de 200 à 300 dinars; le prix des tomates, le prix de l'essence même a augmenté à cause de lui. Et nous n'avons pas été aidés à faire face à ces augmentations. Il nous a enfoncés encore plus. » Pour cet autre, « il a volé l'argent de l'Etat libyen. C'est un proche de Kadhafi. A la fin, c'est un homme. Que Dieu ait pitié de son âme, voilà tout. »
Enfin, pour ce troisième homme, « il n'a rien fait pour aider la révolution. Il est parti du pays avec l'argent qu'il avait volé. J'aurais aimé qu'il paye sa dette avant de subir une mort aussi horrible. »
Quatre mois après le début de la révolte libyenne de 2011, Choukri Ghanem avait annoncé sa démission. Trop tard pour les Libyens qui le considèrent comme un symbole de la corruption à grande échelle, car il était notamment l'homme lige de Seïf al-Islam, le fils aîné du colonel Kadhafi. Sa maison à Tripoli a été saccagée par les rebelles lors de la prise de la capitale en août 2011. Selon ses proches à Vienne, c'est pourtant à Tripoli, que son corps sera rapatrié pour y être inhumé.