Bachir Saleh, alias Bachir al Shrkawi, est bel et bien recherché. Son pays, la Libye l'accuse de fraude et a fait une demande judiciaire d'arrestation, relayée par Interpol.
Celle-ci n'a pas la forme d'un mandat d'arrêt international, mais est une « notice rouge », transmise aux 190 pays membres de l'organisation de coopération policière. La France a donc reçu cette fiche, certes au nom de Bachir al Shrkawi mais avec trois photos du fugitif, qui ne laissent aucun doute sur son identité.
Lundi matin, le Premier ministre français François Fillon a assuré sur RTL que Saleh n'était pas l'objet d'un mandat international. C'est juridiquement vrai, mais il n'en est pas moins recherhcé. Et a également avancé que l'homme bénéficiati d'une immunité diplomatique. Or, elle n'est manifestement plus d'actualité, et ce depuis près de deux mois déjà, selon le ministère nigérien des Affaires étrangères. A Niamey, un haut responsable militaire précise même que c'est sous la « pression d'un pays européen » que ce passeport diplomatique avait été octroyé à l' ex-responsable d'un fonds souverain kadhafiste, doté de plus de 40 milliards de dollars.
Saleh est réfugié dans l'Hexagone au titre du regroupement familial, selon le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, qui comme ses deux prédécesseurs en a pourtant durci les conditions. Selon le Canard Enchaîné, l'homme aurait été exfiltré de Libye par la France. Le voilà deveni, en quelques heures, un hôte encombrant.