Avec notre correspondant à Abidjan
Après une décennie de crise, le gouvernement ivoirien veut revenir à un fonctionnement normal de la vie politique. Du côté de l’opposition, le FPI dit être venu en observateur. Laurent Dona Fologo, ancien président du Conseil économique et social, salue la relance du dialogue.
« Nous avons fait assez d’erreurs dans le passé, considère-t-il. Il est temps de mettre fin à la méfiance. Aujourd’hui, notre président, président de la Cédéao, prêche le dialogue au Mali et en Guinée-Bissau. Nous ne pouvons pas accueillir ici nos frères pour le dialogue et la détente et ne pas le faire chez nous. »
Autre membre de l’opposition, l’ex-président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, attend que ce dialogue permette à la classe politique de s’accorder sur la signification de l’Etat de droit, de la démocratie, de la liberté, de la place et du rôle de l’opposition.
« Est-ce qu’on est gouvernant pour brimer l’opposition ? Est-ce qu’on est opposant pour faire des coups d’Etat contre le gouvernement ? Si cette nouvelle classe politique se met d’accord sur cette perspective, je pense qu’on aura gagné. Mais si on repart d’ici avec le sentiment, pour les uns, d’avoir roulé les autres, et pour les autres d’avoir berné, avec plein d’hypocrisie, dans quinze ans on sera encore ici à essayer de reconstruire les Ivoiriens. »
Pour Mamadou Koulibaly, ce n’est pas le peuple ivoirien qui est divisé, mais sa classe politique. Les conclusions du conclave de relance du dialogue politique sont attendues ce samedi.