Compassion et émotion, c’est ce qui ressort du discours du président ivoirien à Duékoué. Alassane Ouattara a évoqué « les graves affrontements » et « les tueries » qui ont eu lieu dans cette ville. « Je suis navré de voir ce qui s'est passé à Duékoué, des choses inqualifiables, inhumaines. Je viens apporter ma compassion à toutes les victimes », a-til dit.
Des milliers de personnes étaient venues l’écouter. Le chef de l'Etat ivoirien les a exhortées au pardon. Il promet la fin de l'impunité, et appelle à une réelle réconciliation. Malgré les cicatrices, la réconcilation est en marche, déclare le préfet de Duékoué, Benjamin Effoli.
Le passage du président ivoirien à Duékoué était visiblement attendu par une population composée majoritairement de l’ethnie guéré. Une ethnie pourchassée, il y a un an, par les forces pro-Ouattara, selon les témoins. Mais hier, on a assisté à des scènes inimaginables, il y a encore quelques mois. Comme ces jeunes Guéré montés dans un camion parcourant le quartier dit Carrefour, le plus touché par les violences, en chantant les louanges d’Alassane Ouattara.
Un chef d’Etat qui a répété depuis l’étape de Man, samedi, qu’il est le « le président de tous les Ivoiriens ». Pour la première fois hier, il a évoqué le problème des déplacés. Il y en a encore plus de 5 000 à Duékoué, regroupés sur deux sites. Ils étaient plus de 30 000 à la fin de la crise postélectorale. Le président ivoirien a demandé aux déplacés de rentrer chez eux en exhortant leurs voisins à faciliter leur retour.
Du côté du développement de la région de Duékoué et du bien-être de ses habitants, Alassane Ouattara a promis qu’à la fin de cette année, ils n’auront plus de problèmes d’eau et d’électricité.
La lutte contre l'insécurité
Après paix, réconciliation, développement, principaux sujets des discours du chef de l'Etat, au cours de sa première tournée dans l'ouest du pays, Alassane Ouattara a évoqué aussi un autre thème fort : la lutte contre l'insécurité.
Avant son meeting, le président ivoirien a rendu visite lundi après-midi à la mission catholique de Duékoué où se trouvent encore plusieurs centaines de déplacés. Pour Père Cyprien Ahouré, directeur de la mission catholique de Duékoué, cette visite du chef de l'Etat doit être le point de départ de la reconstruction.