Au Nigeria, la presse prise pour cible dans deux attentats

Au Nigeria, au moins neuf personnes, dont un kamikaze, ont été tuées jeudi 26 avril 2012 dans deux attentats dans la capitale Abuja et à Kaduna, une grande ville du Nord. Les attaques ont visé les locaux du quotidien This Day et un bâtiment abritant plusieurs rédactions de journaux. Si le pays est régulièrement secoué par des attaques meurtrières -elles auraient tué plus de 1000 personnes depuis la mi-2009-, c'est la première fois des journaux sont pris pour cibles. Quelques heures plus tard une autre bombe a explosé sur une route du sud de Kaduna, faisant trois blessés.

Après les forces de l’ordre, la communauté internationale et les Nigérians de confessions chrétiennes, c’est désormais au tour des médias d’être la cible d’attaques kamikaze.

Les attentats d’Abuja et de Kaduna, ce jeudi, n’ont certes pas été revendiqués, mais les soupçons se portent sur la secte islamique Boko Haram. Selon le SSS, le service des renseignements de la police, l'un des deux auteurs de l'explosion de Kaduna, appréhendé et remis aux autorités, appartiendrait au groupe fondamentaliste.

La presse dans le collimateur de Boko Haram

Récemment, un porte-parole présumé de Boko Haram avait d’ailleurs menacé la presse, affirmant que les autorités utilisaient les journaux pour diffuser des informations contre le groupe. Eniola Bello, le directeur de l’influent quotidien national privé This Day, cible principale de ces attentats, a dénoncé une «attaque contre le journalisme et la liberté d'expression». Mais il l’a assuré, «aucune menace ou intimidation n'affaiblira notre résolution» à poursuivre le travail du journal.

Dans un communiqué, le président nigérian Goodluck Jonathan, en déplacement en Côte d'Ivoire, a condamné des actes qualifiés «d’ignobles».

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