Est-ce la pression internationale ou la pression militaire de Khartoum qui a poussé l'armée du Soudan du Sud à se retirer d'Heglig ? Sans doute un peu des deux. Le régime de Juba qui bénéficie d'un fort soutien extérieur n'a pas voulu se mettre en porte-à-faux avec ses partenaires internationaux. Depuis une semaine, l'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne et les Etats-Unis exigeaient le retrait des troupes du Soudan du Sud, entrés illégalement dans cette zone pétrolifère frontalière des deux Soudans.
De son côté, Khartoum, qui s'est senti humilié après la perte d'Heglig tombée en quelques heures sous le contrôle de Juba, voulait sa revanche. Depuis la fin du mois de mars, les deux adversaires soudanais sont entrés dans une spirale guerrière qui inquiète la communauté internationale.
Au début de la semaine, le Conseil de sécurité des Nations unies a évoqué la possibilité de prendre des sanctions contre les deux belligérants, menace destinée à les faire sortir de leur logique de guerre.
Khartoum et Juba sont-ils prêts à relancer les négociations pour régler les contentieux frontalier et pétrolier ? L'émissaire américain, qui vient d'effectuer une visite dans les deux capitales, se veut confiant même s'il reconnaît que la situation est très grave. Princeton Lyman affirme qu'en dépit de leur approche différente, Khartoum et Juba ne veulent pas la guerre et cherchent une porte de sortie.
Selon le président Salva Kiir, le retrait des forces sud-soudanaises d'Heglig prendra trois jours. Cependant, dans la nuit de vendredi à samedi, le porte-parole de l'armée sud-soudanaise a affirmé que ses troupes étaient toujours dans la zone contestée de Heglig, et qu'elles ne la quitteraient qu'aux conditions émises par Juba, à savoir un arrêt des bombardements soudanais.